Frédéric Cogno - J'aime tes yeux à la volée
J'aime tes yeux à la volée
J'aime tes yeux à la volée,
Quand le soir plaide l'enfance,
Que le vent sème à outrance,
Des amours couleur de l'été
Que le couchant va flairer.
J'aime tes yeux à la volée,
Baladins dans les feuillages,
Coursiers toujours en voyage
Sur les chemins et les sentiers.
J'aime quand ils se languissent,
Amandes qui se plissent
A la croisée de nos délices
En doux supplice.
J'ai cette envie de les piéger
Sur la menée d'une étoile,
Dans le douillet des sépales,
J'aime tes yeux à la volée.
J'aime tes yeux à la volée,
Joueurs proches des cascades,
Chenapans en embuscade,
Blottis comme deux ramiers
Sur la mousse d'un rocher.
J'aime tes yeux à la volée,
Scribes d'une chanson douce,
Témoins d'une forêt rousse
Où gambadent les jolies fées.
Quand ils suivent les rivières,
La menthe des bergères,
Lorsqu'ils vont veiller la clairière
En solitaires.
Rien n'est plus beau sous la ramée,
L'éclat de l'or prend leurs serpes,
Ils fauchent les grandes herbes,
J'aime tes yeux à la volée.
J'aime tes yeux à la volée,
Dans un tourbillon de fête,
Brillant de mille facettes
Sur des pas de danse endiablée
Au bal des chardonnerets.
J'aime tes yeux à la volée,
Fusant comme l'hirondelle
Sur la rosée jouvancelle
D'une jeune aube diamantée.
Ils me troublent et me fascinent
Quand l'amour les câline,
Quand le plaisir fou les jardine
De larmes fines.
Ils ont plus de trésors cachés
Que les océans sans âge
Que les cieux avant l'orage
J'aime tes yeux à la volée.
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Frédéric Cogno
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